Day 04 - dimanche 28 mai  -  Col du Pourtalet / Saint Jean de Luz  -  334 kms

Qu'est ce qu'on dort bien à la montagne, le bonheur total, et un réveil avec un tel panorama, ça n'a pas de prix .... Je sors rapidement dehors pour profiter encore plus du grand air de ces montagnes, aller dire bonjour aux Cat qui elles aussi ont beaucoup apprécié ce cadre idyllique, et je sors au bon moment car un beau Combi est entrain de s'approcher tranquillement du haut du col, un sympathique couple avec lequel je vais discutailler cinq bonnes minutes, ils habitaient la vallée et prenaient tout simplement du plaisir à se balader en Combi, la vie et le bonheur peuvent être simples !

Petit déjeuner à l'hôtel bien sûr, puis on en profite pour faire un rapide tour de la boutique et on découvre qu'ils ont une petite épicerie avec évidemment des bons produits locaux, la décision se prend rapidement, ce midi ce sera picnic !! Pâté, fromages (avec confiture), une bonne bouteille de rouge, ça devrait bien se passer !

Un chaleureux aurevoir à Alexandra et on prend la route, et on parcourt bien, au moins, laissez moi réfléchir .... cent mètres avant la première pause !! Ben ouais, on a dormi en haut du col, et moi je veux la photo du panneau avec les Cat devant ! Et on est juste à l'ancien poste frontière car l'Espagne commence ici, on aligne les 3 Cat pour prendre la photo, je suis le seul à descendre, un passant s'approche de la Cat de Villo qui est en pole position, et via les Intercom nous commençons à assister à une discussion que je qualifierais de hautement intellectuelle et technique, avec Sly on souffle les réponses au Villo pour qu'il reste au niveau de son nouvel ami, xptdr comme dirait l'autre !

Bon, c'est bien beau de s'amuser mais on a du boulot, nous entamons donc la descente coté espagnol, route large et paysage superbe, la journée commence une fois de plus on ne peut mieux ....

La descente se poursuit le long de cette vallée vraiment très belle, nous longeons le lac de Bubal, puis le Rio Gallego, portion pas très intéressante entre Biescas et Jaca mais nous reprenons tout de suite plein nord en direction du col du Somport, la montée peut être faite à un bon rythme car il y a souvent des portions à deux voies qui permettent de prendre un peu ses aises. Col et poste frontière sans douaniers bien évidemment, nous rebasculons en France.

Très belle descente le long du Gave d'Aspe, pour une fois nous roulons toujours ensemble, puis tout d'un coup le Villo voit un tout petit échappatoire sur la droite et décide de le prendre pour s'arrêter, presque panique à bord, tout le monde a pu s'en sortir sain et sauf, surtout grâce aux Intercom qui permettent de gagner en réactivité (c'est aussi très amusant à s'en servir pour doubler sans visibilité avec un acolyte devant qui vous donne l'autorisation, là ce sont souvent les doublés qui paniquent!!) .... bon, pourquoi on s'arrête donc encore?? envie de pipi, de siropeter une petit bière (ah non, ça on n'a pas le droit, on le rappelle au briefing tous les matins, nom de nom!!), changer la couche du p'tit (mais on n'a pas de petit!!) .... ben non, il voulait juste astiquer ses jantes !!!! non mais vous le croyez vous ???? y'a vraiment des fêlés sur terre, moi c'est simple je ne comprendrai jamais ....

Une heure plus tard, les jantes brillent enfin .... et nous attaquons de la belle petite  route où nous sommes seuls au monde, Lées-Athas, D441, col de Bouesou, c'est beau ....

Nous atteignons le col de Labeys à 1354 mètres, il est près de midi et on décide de monter les Cat juste au-dessus, mais on se rend compte qu'une route un peu plus grosse passe à coté avec une voiture en moyenne toutes les cinq minutes qui passe .... ça va pas le faire, on va être trop dérangé, hop on bouge ! Comme on avait vu des potentiels très beaux coins juste avant, nous reprenons la route en sens inverse, et dans une épingle, nous trouvons le lieu idéal, les trois Cat sur le terre-plein à l'intérieur de l'épingle, nous entreprenons de l'escalade de haute-montagne pour nous élever et embrasser le panorama et les Cat en-dessous, ce picnic devrait donc vraiment bien se passer ....

Après ce moment d'intense communion avec la nature, nous reprenons notre grimpette en se dirigeant à nouveau vers l'Espagne, et à nouveau un superbe col, celui de la Pierre Saint Martin. Les routes espagnoles sont plutôt belles et larges et donc avenantes,  j'ose alors m'autoriser à expérimenter le jeu préféré des mes deux acolytes, à savoir la descente en mode "caisse à savon" que eux prennent un malin plaisir à faire dès la moindre occasion (je n'oserai jamais assez répété que ce sont deux gros inconscients, c'est bien simple, si on demandait quels seraient les gens sérieux dans ce groupe, seul mon nom pourrait être annoncé....) . Bref, je les laisse donc passer devant, et je le fais, je coupe le contact .... grisant, même si mon piti trois cylindres est plutôt discret, descendre sans bruit de moteur, juste l'air dans les oreilles et le bruit de roulement des pneus, les sensations sont encore décuplées, on a l'impression d'aller encore plus vite ! Et il faut être plus technique pour passer les virages en essayent de freiner le moins possible et perdre le moins de vitesse possible, un bon apprentissage pour améliorer ses trajectoires. Belles rencontres ensuite avec des chevaux sauvages, enfin pas si sauvage car ils viendront même renifler l'arrière-train de ces drôles de pitites voitures qui les intriguent !

Izaba, à droite toute, pour une fois de plus remonter vers la France, et la montée ne va pas être trop touristique, je suis en tête mais un espagnol nous colle un peu le train avec un Dodge Caliber (!), Villo et Sly ne le supportent pas vraiment, me poussent un peu et passent devant, et le Caliber va cracher pendant toute la montée pour essayer de me suivre jusqu'au bout !

Après une telle bourre, nous nous arrêtons en haut du col d'Erroymendi, un peu regardés par les touristes qui sont présents et qui ont du nous entendre arriver, et en particulier une famille de français et leur deux garçons, qui nous avaient repérés depuis un moment, au bruit, puis qui avaient fini par nous apercevoir au détour d'un virage et suivre la fin de notre ascension ! Les garçons étant attirés par ces petits bolides, Villo et Sly se proposent de les emmener pour la descente, et nous nous donnons rendez-vous pour boire un coup ensemble à Larrau juste en bas, un beau souvenir pour eux surtout que ça va astiquer un peu, je n'arrivais même pas à les suivre, mais chut faut pas le dire, si leur maman apprend ça, les deux fêlés vont en prendre pour leur grade !

Puis nous continuons à enchaîner les cols : Orgambidesca, Bagargi, Burdincurutcheta, tous avec des noms les plus imprononçables les uns que les autres, et en plus ils sont souvent marqués en deux langues (en basque?) .... Arrêt ravitaillement à Saint Jean Pied de Port, dernier instant où je verrai mes deux acolytes sur la route de la journée ....

Ayant fini de ravitailler avant eux (pitite Cat est moins arsouille que ses deux grandes soeurs!), je repars devant sachant qu'ils me rattraperont, mais le road-book et "tomtom est mon ami" deviennent un peu délicat, on ne se reverra donc jamais .... J'enchaîne donc tout seul ces toujours très belles routes, Saint Etienne de Baïgorry, col d'Izpegui pour réenvahir l'Espagne (troisième fois de la journée!), Dantxarinea où me voilà de retour en France, très belles petite départementales, et qu'est ce que j'aperçois au loin ?? oh, un panneau Espagne, quelle surprise, ça faisait longtemps, ce ne sera que la quatrième fois de la journée !!

Puis la délivrance, après le somptueux col d'Ibardin, où le coté espagnol permet d'enchaîner de virage en virage sur un très beau revêtement, j'aperçois l'Océan, notre Océan Atlantique, mais cela signifie aussi un début de fin de notre road trip, la mission étant accomplie, traverser les Pyrénées d'est en ouest ....

J'essaie de prendre des nouvelles de mes deux acolytes et ceux-ci sont déjà arrivés, je peux donc entamer tranquillement cette dernière descente après avoir contemplé Océan depuis les hauteurs d'Urrugne, et discuté avec un sympathique automobiliste s'étant arrêté en ayant vu la Cat, car membre du forum Sevener (Mr Catalina pour ne pas le nommer!).

Je redescend donc de la montagne pour retrouver la civilisation, traverser Saint Jean de Luz pour atteindre notre dortoir pour la nuit, la belle villa de type californien Argi Eder bien située en face de la plage de Lafitenia, les Cat ont droit au car park pour être au sec, et nous nous filons à la plage pour nous baigner .... enfin sauf moi, car à moins de 28 dans l'eau et 30 à l'extérieur, je ne mets même pas le gros orteil dans cette eau qui en plus est toute salée !

Puis on ressort avec deux Cat pour aller se faire un resto dans Saint Jean de Luz, où on fera bien deux ou trois fois le tour de la ville, les deux autres zigotos n'arrivant jamais à se décider, mais c'est rigolo et ça fait sourire les touristes qui se baladent, on finit pas stationner les deux en plein centre, trouver le resto, où une très très charmante serveuse s'occupera de nous (je vous ai dit aussi qu'elle était charmante?), puis petite marche digestive sur les "remparts" en bord de plage de cette ville très agréable, et nous rentrons nous coucher, fourbus mais heureux de cette journée, qui fera elle aussi partie des journées de road trip qu'il fallait vivre ....

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